Fallait-il lâcher paillettes et flonflons pour annoncer l’approche du deuxième quart de siècle ?
L’image en titre est moins tonitruante, un tantinet mystérieuse, morose aussi, car ce qui nous attend n’est pas forcément très réjouissant.
La coutume veut que l’on artifice le ciel et l’atmosphère, que l’on remplisse de joie et d’étoiles un avenir qui nous échappe pourtant.
Bonne Année, Bonne Année, dit-on avec force accolades, embrassades et étreintes joyeuses.
Lorsque le premier jour de l’année pointe, l’heure n’est pas aux rabat-joie !
Il faut qu’on se le dise, qu’on se maraboute, qu’on se la souhaite bonne et heureuse, comme on disait naguère.
La conjoncture n’annonce aucun optimisme, on se demande comment tout cela va finir.
On a conquis l’espace pour mieux surveiller l’autre, mieux le brouiller et l’embrouiller, mieux lui promettre une ogive sur la tête.
Pourquoi le monde est-il dirigé par tant de fous ?
N’y a-t-il point dans les états, des hommes de paix ? Des hommes à la hauteur, remplis de bon sens et de générosité ?
Ne peut-on construire un avenir serein sans songer à menacer, bombarder et rayer de la carte le pays voisin ?
Pourquoi tant de remue-ménage dans une assemblée qui se veut nationale ? Un petit coin de Paris qui s’écharpe assis dans un hémicycle ?
Depuis le Palais que l’on dit Bourbon, des doigts rageurs pointent sous les nez un avenir belliqueux.
Tchin tchin !
Faut-il, enfin, pour fêter l’avènement de l’an nouveau, éclairer la nuit de la Saint Sylvestre de feux de voitures plus que de Bengale, diriger ses feux d’artifice à l’horizontale plus qu’à la verticale ?
Faut-il tapager dans les rues pour qu’au petit matin, on découvre désolation, paysages dévastés après une guerre de « Bonne Année » ?
Faudrait-il qu’enfin, le divin de chacun, le crucifié de chez nous, « lâche ses clous et ses épines pour venir gueuler dans nos ruines : Y en a marre ! Y en a marre ! » Léo Ferré l’avait crié, il y a belle lurette.
Ne vous inquiétez pas, tout va bien !
Bonne Année ! Bonne Année à tous !
Et surtout, Joyeuse fin du premier quart de siècle !
Dans 365 jours, on recommence, à moins que d’ici là, le ciel ne s’avise de nous tomber sur la tête.
Pas si fous que ça, ces gaulois !