Côté Chardin.

DSC_4719C’est, parait-il, en regardant vers le haut que le monde va converger…
Comme chacun ne le sait pas, au théâtre, le côté cour se situe à droite du public, vu de la salle et le côté jardin à sa gauche. Cela permet au metteur en scène de diriger ses acteurs sur le plateau.
Le côté Chardin serait pour moi l’ensemble de la scène du théâtre de la vie. On occupe l’espace de la vie, tout l’espace en évoluant librement. Pierre Teilhard de Chardin pensait : « Toute chose n’est compréhensible que par son histoire ». Et l’homme fait partie des choses. Quels que soient ses actes et sa nature, il doit tout à son histoire.
Côté Chardin ne serait donc plus un côté mais l’espace disponible pour jouer son histoire tout en la construisant.
Avec les territoriales toutes proches, nos chers politiques sont sur la scène. Ils fourbissent leurs « programmes » toujours meilleurs que ceux d’avant et ceux du camp adverse. La comédie bat son plein, on se réunit à huis clos pour cachotter ce qui ne doit pas être connu, on commence le partage, toi ici et moi là, bien avant le scrutin. On se montre avec sa propre liste au premier tour, après on jouera l’alliance précuite. On fera semblant de se combattre  au sein du même parti avant que le réalisme commande l’union de façade. On vend la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Normal, il n’y a pas d’ours en politique, il n’y a que des loups et des moutons, beaucoup de moutons. Il suffit d’ouvrir une gazette pour se rendre compte à quel point les loups méprisent les moutons. Ils s’en fichent, ils auront leur part. A défaut du gigot, ils auront un carré ou une poitrine, c’est bon aussi la poitrine grillée. Et que dire d’une bonne souris moelleuse ou d’une épaule confite au four dans une cocotte en fonte ? Sinon, il restera de quoi faire un couscous avec des morceaux moins nobles mais tout aussi goûteux. En tous cas, ils ne semblent pas inquiets. Les sortants se défendent en s’efforçant de démontrer le côté positif de leur mandature, les prétendants qui ont été sortants un jour, savent ce qu’il faut faire. Les moutons regardent et mâchouillent en attendant. En décembre, le jour du scrutin, ils iront voir Panurge qui sortira de l’isoloir. Tranquille comme Baptiste, heureux très heureux de conduire tout ce troupeau vers le ravin. Vous avez connu un Panurge qui se fait reconduire encore et encore et toujours ? Un Panurge qui connait bien les pâturages verdoyants où chaque mouton pourra dormir en rêvant à l’herbe fraîche du lendemain ?
Tous ces gens vont et viennent sur l’estrade politique, vous saluent bien bas, vous serrent la main et vous gratifient d’un bon sourire, parfois d’une tape sur l’épaule pour marquer encore plus la proximité de circonstance. Une estampille sur l’omoplate dont il faut toujours se méfier. Leurs yeux brillent de mille bulletins. Vous les regardez évoluer, ils se croisent, se toisent et pavoisent.
Ces gens-là ont la santé. On se demande s’ils ne sont pas dopés. Peut-être faudra-t-il envisager un contrôle inopiné durant la période électorale pour vérifier que chacun est bien en possession de ses facultés naturelles, un état non frelaté.
Cette comédie ostentatoire  qui se joue devant nous pour raconter une petite histoire puis faire la grande Histoire, c’est cela que j’appelle « côté Chardin ».
Vous avez sans doute remarqué que je n’ai pas manqué une nouvelle occasion de m’amuser… Avant, je jouais à la pétanque, aujourd’hui j’écris. Elle n’est pas belle la vie ?
Pauvre Teilhard de Chardin, il a dû se retourner dans sa tombe. Vous imaginez bien que ce scientifique formé par les jésuites mérite mieux que cela. Ce n’est pas très sympa de le dérouter de la sorte… pour un jeu de mots douteux. J’avoue, mais il n’y a pas que du faux…
Cet homme de « Science et d’Eglise » aurait voulu mourir le jour de la Résurrection et pensait que le Monde allait s’unifier en convergeant vers le haut… Tous les monothéistes ne l’entendent pas ainsi, c’est le moins que l’on puisse dire par les temps qui courent et pour l’heure, nous n’en sommes qu’à la mondialisation. Un grand homme, j’en conviens.
… Le ciel est si changeant…
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2 Comments

  1. …de la « petite histoire » à la « grande Histoire »…
    …une vision…
    merci, Simon, de nous signifier que la Comédie humaine n’est pas morte, hélas, avec Balzac!

    1. Bonjour Claude.
      Oui, quelle tristesse. Chez nous, on se réunit en groupes scindés au sein du même parti pour faire les comptes. Aucune proposition de programme que du comptage et recomptage pour savoir si on va dominer l’autre partie pour avoir l’exécutif plutôt que la présidence de l’assemblée. On passe son temps à chicayer et se déchirer. Est-ce que ce monde est sérieux ?
      Chacayas politiciennes… Chica… Chica ! Aïe ! Aïe ! Et l’électeur s’habitue, aucune réaction, on observe et on attend…
      Bonne journée

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