Gisèle.

Hier, 8 mai c’était repas en famille et l’occasion de rappeler des souvenirs…

Je ne connaissais pas Gisèle.
Chaque fois que j’entends ce prénom, cela me renvoie à une période de ma vie.
Une anecdote amusante aujourd’hui, qui l’était moins au moment où elle s’est produite.

Je n’imaginais pas en arrivant à Versailles que les deux premières années de ma vie en région parisienne allaient me rappeler le mode de vie au fond de ma Navaggia natale.

La première année au cœur de la cité versaillaise, nous avions loué une chambre avec une petite cuisine au rez-de-chaussée d’une villa bourgeoise. La propriétaire vivait à l’étage avec tout le confort, nous avions les toilettes au fond d’un petit jardin. Un abri en planches noircies par le grand-âge avec un toit très ajouré, de sorte que les jours de pluie nous devions nous rendre sur le trône avec un parapluie.
Pas un sacre, il manquait le sceptre et la couronne, ça fait beaucoup ;-).

L’année suivante, (nous avons déménagé sept fois en cinq ans, c’était le lot des jeunes enseignants) nous avions déniché une grande chambre avec une petite cuisine dite kitchenette, un joli nom tout mignon pour ne pas dire « ridicule cuisinette » dont le bord de la fenêtre faisait office de frigo durant l’hiver. Nous étions très heureux d’avoir plus d’espace que l’année précédente mais hélas, en naïfs étourdis que nous étions encore, nous avions omis de demander où étaient les WC.

Il n’y en avait pas, nous avons réalisé cette absence au moment d’une envie pressante, le contrat déjà dûment signé. Et nous voilà partis pour une autre année de galère.
Si dans mon quartier de village, nous avions loisir de courir au plus pressé sous un chêne qui prospérait grâce à nos besoins, dans cet endroit non loin d’un célèbre château, pas le moindre arbrisseau.
Nous vidions notre seau les soirs de pluie en hiver et très tard la nuit en période printanière et à l’approche des grandes vacances scolaires. C’était toute une affaire, je partais en éclaireur, rompu à la ruse de sioux, faisais signe à mon épouse que la voie était libre et nous déversions notre trésor dans les cabinets à la turque d’une menuiserie déclinante. Vous imaginez ce scenario pendant un an !

Voilà le décor planté pour en venir à Gisèle.
La tante de ma conjointe nous avait dépanné en nous cédant son appartement cossu Boulevard du Montparnasse à Paris. C’était cocagne, nous menions vie très confortable mais ce n’était qu’une impression qui n’allait point durer. De la sorte, le contraste fut grand lorsque nous dûmes nous rendre à la réalité.

Pour remercier cette généreuse tante, partie en vacances prolongées à Nice pour nous laisser en toute intimité, nous l’avions invitée à déjeuner un dimanche. Elle avait souhaité venir avec son amie Gisèle.
Nous avions installé cette dernière dos au lit pour le déjeuner. Tout allait bon train dans la joie communicative lorsque l’hôte de dernière minute nous demanda où étaient les toilettes. Nous avions oublié cette réalité et notre gène fut grande mais de courte durée. Urgence commande toujours.
Le seau était invisible derrière le lit, je lui désignai le petit coin du doigt sans piper mot et je me suis installé à sa place pour ne pas être de face. Pendant quelques longues secondes ce fut le silence complet, soudain rompu par un puissant jet de pipi.
Pressé de gicler nous comprîmes l’urgence de l’affaire.

C’est à ce moment précis que tout le monde éclata de rire.

Je n’ai jamais oublié cette chambre que j’aurais pu nommer « Chambre Gisèle ».

Ce ne fut pas la seule anecdote associée à l’endroit je vous raconterai une prochaine fois…

Image en titre, l’étonnement d’une mante religieuse.

2 Comments

  1. Pauvre Gisèle, elle a dû s’en souvenir longtemps, heureusement que l’aventure s’est terminée par un éclat de rire général, c’était la meilleure chose à faire pour dissiper ce moment gênant 😉

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