Le baptême de la tortue.

Sur le coup de 11 heures j’attendais les cousines qui devaient déjeuner à la maison. C’était une première, je les avais découvertes à la faveur de mon premier livre, l’une d’elles m’avait adressé un courrier pour dévoiler le cousinage. Nos grands-mères étaient sœurs et je compris pourquoi j’allais rendre visite à cette dame en noir, avec mon père, ma tante, lorsque j’étais jeune garçon.
En attendant leur arrivée, je musardais dans le jardin lorsqu’une petite tortue en vadrouille dodelinait juste sous mon nez. Une mignonne petite tortue, sans doute de l’année, sensiblement de la même taille qu’un couvercle de petit pot de confiture. J’en ai profité pour prendre quelques clichés avant de la remettre exactement là où je l’avais trouvée.

Les cousines sont arrivées toutes pimpantes, visiblement joyeuses de découvrir l’Aratasquie et sa Zinella.

Nous revisitâmes le passé, en long et en âge, de sorte que des pans entiers de notre famille dont j’ignorais l’histoire me furent racontés.

Lorsque le moment du dessert advint, j’avais devant moi, deux gâteaux et une bonne cinquantaine de beignets aux pommes. c’était beaucoup trop pour cinq personnes. Mes cousines avaient pâtissé plus que de raison.
On aurait dit que l’on fêtait une communion confidentielle et c’est en ayant cette idée que j’ai repensé à la petite tortue. De communion à baptême, il n’y avait qu’un petit pas à franchir, un petit saut de puce..

Sans passer par les fonts baptismaux, sans office, sans eau bénite ni ostensoir nous attribuâmes son premier sacrement à la petite Saladine, en imaginant qu’il pourrait bien s’agir aussi de Saladin.
Entre mâle et femelle, j’ignorais le sexe et cela convient très bien par ces temps de dégenrage forcené.
J’ai donc pensé qu’on pouvait la baptiser Saladindine.

Saladindine devait batifoler dans les hautes herbes sans se douter un instant de la fête qui battait son plein à quelques mètres seulement de son lieu de gambade.
Nous aurions pu inviter tout le voisinage, il y avait suffisamment de sucreries pour un petit bataillon…

Voilà comment naissent les petites histoires, il suffit d’être joyeux et mettre ses pensées en roue libre, très libre…

Saladindine et les tomates cerises.

6 Comments

  1. Sacré Simon ,
    Voulez vous me délivrer votre sacré saint secret d’imagination fertile 😉😊
    Toujours dans la joie et la bonne humeur , vous vous faufilez au gré des mots dans chacune de vos histoires , tout comme la tortue dans les herbes .
    Quel plaisir de lire .
    Bona serinata a voi dui .😊

    1. Figurez-vous, Passasaccu, que j’ai écrit cette histoire en quelques minutes dès qu’elles quittèrent la maison.
      J’avais terminé avant qu’elles arrivent chez elles à 16 km de chez moi.
      C’est donc en voyant ces gâteaux en fin de repas que j’imaginai le baptême.
      Merci pour le plaisir.
      Les préparatifs pour METAMORPHOSES vont bon train, ça ne saurait tarder.
      Bona sera.

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