le coq Rico.

C’était la fin de l’après midi, j’avais le soleil juste en face de moi.
Je devais me contenter du contre-jour, je n’avais pas d’autre solution.
Je m’étais arrêté sur la route devant une basse-cour et je me suis attardé de longues minutes pour observer le comportement des gallinacées.

D’emblée, Rico m’a paru inquiet.
Avait-il senti un quelconque danger ?
J’étais assez loin et il m’ignorait royalement, trop occupé à diriger les poules.
Hé ! Vous là-bas, venez par ici !
Hou hou ! Allez plus vite !
Là, là, dans le foin ! Restez dans le coin !
Mangez ici, ne vous éloignez plus !
Les gélines ne pipaient cotcodec, elles picoraient sous la surveillance du chef.
Où est-il ?
Il est à bonne distance, il se méfie, le né de la dernière pluie !
Toutes les filles sont là !
Rico chantonnait : Promenons nous sous les pieds d’artichauts ho ho !
Oh, le brusque ! Il a sauté sur la Harco !
Il insiste un peu, la copine est surprise.
Elle se méfie et ne se met jamais devant lui.
Très rapide le coquin ! La poule a déjà oublié.
On dit des lapins mais les coqs, pardon ! Les lagomorphes sont des trainards à côté de Rico Lucky Luke.
Qu’est-ce que tu regardes ?
L’autre là-bas, tu as vu ? Il me nargue, il donne envie et puis voilà, tout pour lui, rien pour moi !
Méfie toi, il arrive par derrière, il va te coller une belle rouste !
Riquet n’a pas attendu son reste, il a fui derrière les cuves à eau.

Vous avez remarqué que lorsqu’on vous prend pour un caïd on vous affuble d’un nom sec et dur ?
Lui c’est Rico, on ne l’imagine pas s’appelant Mollo.

Moralité : Lorsqu’un Riquet observe un Rico, il sait qu’un jour, on l’appellera Riquetout puis Risquetout comme tous les noms qui muent avec le temps.
Pour l’instant, il apprend et refreine ses envies naissantes et parfois pressantes si l’on en juge par ses approches répétées, aussitôt calmées par le chef.

Par les temps qui courent, il y aura bien un petit malin fortement contrarié par le machisme de tous les Rico de France et de Navarre et s’en ira réclamer une loi pour calmer les ardeurs des orgueilleux rois de la basse-cour.
Impossible n’est pas français ! Les illuminés pullulent !

5 Comments

  1. Rien de tel qu’un bon rire pour commencer la journée. J’ai bien aimé cette histoire.
    Belles photos.

    1. Je m’amuse Tatiana et si des lecteurs s’amusent aussi, je suis ravi.
      Ce n’est pas le cas de tous, comprendre l’humour n’est pas la chose au monde la mieux partagée.
      Pour les photos, c’était difficile car le soleil en face laissait la partie visible dans l’ombre, mais, j’attendais car j’imaginais qu’il se passerait quelque chose… Et puis, j’ai souri en quittant l’endroit, je tenais mon scenario.

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