Narcisse en son onde.


Il est facile de trouver des similitudes et plonger dans le fantasme plutôt que laisser couler la vie en son eau vive et ses méandres.
Narcisse en son onde stagnante est livré à l’humeur d’Eole.

En son miroir…

Parfois je me demande. Je me questionne sur mon comportement, ma manière d’être. Très peu de gens me connaissent. Je suis un solitaire que certains disent sage alors que je ne le suis qu’à moitié. D’une grande patience, d’une grande capacité d’écoute et de regard, puis mesuré dans l’analyse et les propos. Je suis capable, j’allais dire coupable comme un lapsus calami, d’éclats violents et démesurés. Démesurés pour les autres pas pour moi car ils sont la résultante d’une exaspération devant des vues étriquées. Il me semble savoir à quel moment je peux livrer mes perceptions, parfois les crier et quand je dois les taire. Cela surprend toujours car je dégage une image qui n’est pas fidèle à mon tempérament supposé. Je ne suis pas sage comme une image, je ne suis pas un passe-partout, je ne suis pas commode du tout.

Discret et invisible.
On me sermonne : « On ne te voit jamais ! ».
Alors j’apparais et je parais.
Généralement on m’aime bien, on me trouve de bonne compagnie, facile et agréable. Je ne cherche rien, je suis. Je vis le plus simplement du monde très éloigné des fanfreluches de la vie. Du simple, du vital et quelques fantaisies pour le plaisir, jamais pour la monstration, jamais pour se faire valoir. Pour faire croire à une valeur dans le futile, fut-il d’une grande valeur marchande. Chez moi, il n’y a rien d’inutile et rien qui tape à l’œil. Ça, je n’en veux pas. Je m’en fiche, je souhaite un passage riche en émotions, en relations, en contacts vrais, caressants, mordants, vibrants… un partage du plaisir. Il n’en est que plus intense car l’Autre ravive l’Un pour lui donner son plus bel éclat. Oui c’est cela, s’éclater en partage, c’est bien plus savoureux et plus gourmand. Une attitude qui ne m’empêche jamais de faire un retour sur moi pour tenter de me comprendre, sans faire d’effort, le plus naturellement du monde. C’est ainsi que je vis. Je suis un paradoxe raisonnable et raisonné au goût sucré qui ne néglige pas l’acidité, qui n’oublie ni le sel, ni le poivre ou le piment.

Qu’est-ce qu’il m’arrive aujourd’hui ?
Je vais vous dire.

On me retrouve dans quelques groupes sur Facebook, non pas parce que je m’y suis inscrit mais parce qu’on m’y a posé. A priori, je n’y vois aucun inconvénient, c’est plutôt sympa. Au fil des jours, je me suis aperçu que je reste totalement absent sur certains sites alors que j’ai tendance à m’étaler sur d’autres. Cela m’a frappé, à la fois trop visible ou totalement invisible. C’est tout moi, ça. Et quand j’y pose quelques idées en images, je ne suis pas toujours conforme à l’esprit du groupe, notamment lorsqu’il est trop pointu, qu’il  s’adresse à des initiés alors qu’on y rencontre plus souvent des profanes. J’aime avoir un regard libre sur les choses de la vie, réaliser une connexion entre poésie et réalité, entre fantaisie et science, légender une image de malice et non l’affubler d’un nom presque barbare vite oublié par le tout-venant. Un nom qui n’intéresse que les férus de sciences naturelles didactiques, ceux qui nomment ranunculus repens notre cher bouton d’or ou renoncule rampante. Mon exemple est sans doute mal choisi car avec rana, renoncule, rainette, on apprend des choses intéressantes… C’est pour cette raison que je préfère livrer le nom usuel et proposer un lien pour ceux qui souhaitent en savoir davantage plutôt que jouer le mi-savant en collant des infos pointues piquées sur la toile, quelques fois livrées par des spécialistes authentiques.

Alors, progressivement, je m’en vais sur la pointe des pieds. On me rencontrera, ou jamais, derrière un buisson couché dans l’herbe à converser avec le mouron ou la coccinelle.

Voilà comment m’est venue cette idée d’écriture aujourd’hui. Je me suis retrouvé dans l’onde des bassins qui me sont offerts, il n’est pas toujours facile de se rencontrer dans un miroir.
Il faut aimer son image et je préfère fermer les yeux, passer sans m’arrêter. Une gêne ? Laquelle ? Je m’en fiche. Je suis ainsi et je passe. Je suis le passant qui passe et qu’on voit passer… que l’on regarde parfois, qu’on invite à deviser ou qu’on laisse filer.

Plutôt être l’ami du temps qui s’en va, même si faisant la sourde oreille à Echo, je ressemble à celui qui s’aime.

Je préfère faire le beau sur ma page que passer pour Narcisse ailleurs.

Voici comment j’aime présenter mes images :

Capuchon de moine ou gouet : Si tu parles, je te coupe la langue !
Jeune gouet : Hameçon pour harponner le chasseur d’images.
Confidence.
Mandarine au jardin du cloître.
A la claire fontaine…

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